East of Eden, John Steinbeck - 1952

(J'inaugure cette partie avec la bible.)

Je vous passe la biographie de John Steinbeck, parce que tout le monde la connaît... Comment ça non ? Je vous ferai un petit topo dessus, si vous le voulez.

East of Eden, c'est quoi ? C'est bibliquement parlant la terre de Nod, là où Caïn est exilé après avoir tué son frère Abel (Genèse 4:16). Cela vous plante le décor. Mais la comparaison avec Abel et Caïn ne s'arrête pas là, ce serait bien trop simple. Attendez vous à la bible à presque toutes les pages si vous comptez un jour lire ce chef d'œuvre, à l'intrigue plus que complexe.

L'oeuvre commence donc avec une description de la vallée de la Salinas, si chère à John. Jusque là, le steinbeckisme est assuré. Et il continuera jusqu'à la toute dernière page. Au départ, Cyrus Trask. Il a un premier fils, Adam (ou dites donc, ça vous rappelle pas quelqu'un ?), dont la mère est décédée. Il a second fils, Charles, d'une seconde femme, Alice. Cette femme autant les deux enfants, au grand dam de Charles qui prend un chafouin plaisir à torturer son frère. Ils grandissent, prenant des chemins différents : Adam, le préféré de Cyrus, part dans l'armée tandis que Charles reste à s'occuper du ranch dans le Connecticut.
En même temps, nous est présenté le personnage de Cathy Ames. Son personnage, machiavélique dès le plus jeune âge, n'ira qu'en empirant tout au long du roman (mais je ne dévoilerai pas toute l'intrigue).
En même temps encore, la famille Hamilton, des Irlandais, menée par Samuel et Liza, les parents, s'installent dans la vallée de la Salinas, en Californie.
Les personnes sont presque tous là. Bien évidemment, chez Steinbeck, tous les personnages finissent par interagir. De ce fait, Cathy deviendra la femme de Adam, qui l'a rencontrée alors qu'elle fuyait sa famille (je ne dévoilerai pas la raison, lisez). Mais Cathy est loin d'être une sainte... Suite à un énorme différend avec son frère et à la mort de leur père, Adam part pour la Californie. Il y rencontre les Hamilton et Lee, avec lesquels il va se lier d'une profonde amitié. Peu après, Cathy accouche de deux enfants, Aaron et Caleb. Elle laisse Adam seul avec les deux enfants.
S'ensuit la nouvelle histoire d'Abel et Caïn à travers Aaron et Caleb. Je ne la raconterai pas car elle est très complexe et surtout elle dévoilerait toute l'intrigue.

Présentée ainsi, je ne sais pas si l'oeuvre est attrayante, mais croyez moi, elle l'est. On arrive à s'attacher à tous les personnages (sauf à Cathy, parce que si vous la comprenez [outre son goût du pouvoir, qui est tout à fait compréhensible], voyez un psy), surtout à Caleb, le personnage le plus dual. La psychologie de chacun des personnages est extrêmement intéressante grâce à son évolution. Le style reste simple mais toujours d'une efficacité probante. L'oeuvre s'inscrit dans le réalisme social (on est plus loin du naturalisme que pour Of Mice and Men ou The Grapes of Wrath) donc ne vous attendez pas à des rebondissants extraordinaires (à prendre au sens premier), l'intrigue se déroulant à la campagne. Mais Steinbeck sait jouer avec le suspense et son lecteur et certains passages tiennent réellement en haleine.

Je pourrai encore m'étendre tellement sur ce livre tant il est empreint du génie de Steinbeck et qu'il est, avec The Grapes of Wrath, l'un des deux romans phares de l'auteur en raison de sa longueur. Le nombre de pages ne doit pas rebuter tant c'est agréable à lire et accessible, à condition de bien s'accrocher parce que les intrigues de Steinbeck sont et restent souvent complexes à suivre.

Bref, mon livre préféré parmi tout ce qu'on peut me proposer

A noter : le film d'Elia Kazan de 1955 avec James Dean & Julie Harris, qui ne reprend que la quatrième et dernière partie du roman et qui est vraiment très bien fait.

Toujours pas lu hélas (oui, tu as le droit de me jeter des rochers) malgré un exposé plus que convaincant en hypokhâgne...(ou était-ce en khâgne? Brrr ma mémoire prodigieuse -haha- aurait-elle des ratés?). Néanmoins, ayant apprécié (sans plus) ma lecture de La perle, et ayant dé-vo-ré Des Souris et des hommes un nombre incalculable de fois (la dernière page parvient toujours à me surprendre, je frissonne à tous les coups!), je ne vois pas pourquoi je devrais stopper net mon exploration de l’œuvre de Steinbeck... Un peu effrayée par la longueur surement (tous en choeur "mais quelle feignaaaaaasse!")...
Promis, je le lis en 2011 !

C'était en HK oui. D'ailleurs si vous le voulez je peux le mettre ici l'exposé sur les Frères Ennemis.

Non mais je comprends tout à fait que la longueur du roman puisse refroidir quelque peu parce qu'en français, cela fait plus de 600 pages ^^

Et The Pearl, certainement l'un des plus simples, est très loin d'être l'un des meilleurs selon moi ^^