Vara is Owl
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Le deal à ne pas rater :
Disque dur SSD CRUCIAL P3 1 To (3D NAND NVMe PCIe M.2)
65.91 €
Voir le deal

TD (groupe 1) - texte 6, For Esme, with Love and Squalor, J.D. Salinger (1950)

Aller en bas

TD (groupe 1) - texte 6, For Esme, with Love and Squalor, J.D. Salinger (1950) Empty TD (groupe 1) - texte 6, For Esme, with Love and Squalor, J.D. Salinger (1950)

Message par Anaïs Mer 5 Jan - 23:45

TD (groupe 1) - texte 6, For Esme, with Love and Squalor, J.D. Salinger (1950) Td_ver11

Il y avait environ une douzaine d'adultes, assis çà et là sur les bancs et plusieurs d'entre eux avaient posés sur les cuisses des caoutchoux de petites pointures, la semelle au dessus. Je remontai l'allée et m'assis au premier rang / pour aller m'asseoir. Sur l'estrade / à la tribune, sur trois rangs serrés de chaises de concert, étaient assis une vingtaine d'enfants, des filles pour la plupart, dont l'âge allait de 7 à 13 ans. A ce moment là, leur chef de choeur, une énorme femme vêtue de tweed leur conseillait d'ouvrir plus grand la bouche quand ils chantaient. Y'en avait-il un parmi eux qui/ L'un ou l'autre d'entre eux, leur demandait-elle, avait entendu parler d'un petit zozieau qui osait / assez fou pour pousser sa mignonne chansonnette, sans ouvrir d'abord très, très, très grand le bec ? Apparemment personne. Elle n'obtint que des regards fixes et impénétrables. Elle continua en leur disant qu'elle voulait que tous les enfants s'imprègnent/âssent du sens des mots qu'ils chantaient, qu'ils ne se contentent pas de les articuler/prononcer/répéter bêtement
comme (autant de) des perroquets. Elle leur donna le la avec son diapason à vent / sa petite flûte et les enfants levèrent leurs Bibles, comme autant d'haltérophiles précoces.
Ils chantaient a capella – ou plutôt sans aucun accompagnement. Il y avait bien un ou deux enfants parmi les tout jeunes qui étaient légèrement en retard sur le rythme, mais si peu que seule la mère du compositeur aurait pu trouver des fautes. C'était une hymne que je n'avais jamais entendu, mais je restais là à espérer qu'elle eût au moins une dizaine de couplets. En écoutant, je promenais mon regard sur le visage des enfants, mais je m'arrêtai sur un en particulier, celui de la fille qui était la plus proche de moi, sur la dernière chaise du 1er rang ; elle avait environ 13 ans et des cheveux blonds cendrés raides, coupés courts, au ras des oreilles, un front d'une pureté exquise et des yeux blasés. Sa voix se distinguait très bien de celles des autres enfants, et pas seulement parce que c'était celle qui était assise le plus près de moi. C'était la meilleure parmi
les sopranos, la plus suave, la plus sûre, et elle menait automatiquement les autres. Toutefois la jeune demoiselle avait l'air quelque peu lassée de ses propres qualités de chanteuse, ou peut-être n'était-ce que l'heure ou le lieu. Mais je la surpris par 2 fois bailler entre les couplets. C'était un baillement de dame, la bouche fermée, mais on ne pouvait s'y tromper, ses narines la trahissaient.

A peine l'hymne terminée, le chef de chœur se lança dans une diatribe interminable à propos des gens incapables de ne pas bouger les pieds pendant l'homélie du pasteur. Je compris que la partie chantée de la répétition était terminée et avant que la voix discordante de la chef de chœur ne brisât le charme opéré par ce chant des enfants, je me levai et sortis de l'église.
Anaïs
Anaïs
Admin

Messages : 578
Date d'inscription : 13/10/2010
Age : 32
Localisation : Paris / Chamvres
Emploi/loisirs : Etudiante bibliophile
Humeur : Flegmatique

http://www.gruestory.fr

Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum